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Archives for : février2015

Augmenter l’inertie de votre poêle

Votre poêle est tout ordinaire et baisse rapidement en température quand il s’éteint. Vous n’envisagez pas de le remplacer par un modèle plus lourd, mais vous souhaitez quand même avoir un peu plus de plus de « masse thermique ». Voici une solution simple : lui accoler à l’arrière une murette en briques pleines. De préférence de terre crue, dont la capacité calorifique est supérieure et dont l’énergie grise est réduite par l’absence de cuisson.

Il est tout à fait possible de monter la murette « à sec », par simple empilement (croisé tout de même) des briques. A condition que la hauteur ne dépasse pas 1 mètre et que les briques soient suffisamment larges. Celles que j’ai utilisées font 11 cm de largeur, mais il en existe de 14, voire 20 cm.

Quand on allume le poêle, les briques montent progressivement en température mais surtout, elles conservent beaucoup plus longtemps la chaleur que la fonte du poêle : de 5 à 8 heures, en fonction de l’épaisseur du mur.

 

 

 

Du solaire sur le bus du CAC !

Assistée par Nicolas Lebrun (CAC) et des représentants des « gens du voyage », une équipe de Défi énergies 17 a réalisé les travaux en 3 tranches, les 26 mai, 11 juin et 21 juin :

  • fixation du réservoir rigide (130 litres), de la pompe 12 V et de la batterie du générateur photovoltaïque (soute)

 

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  • réalisation du chauffe-eau solaire capteur-stockeur de 2   m2 (avec le réservoir souple) dans un caisson en bois isolé intérieurement et vitré en plexiglas multicouches
  • fixation du chauffe-eau solaire et du capteur photovoltaïque de 120 Wc sur le toit du bus
  • réalisation du tableau électrique avec fusibles, régulateur solaire et onduleur 12/230 V sinus

 

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  • réalisation des réseaux électriques 12 V (alimentation de l’éclairage par spots à LED) et 230 V (prises de courant )

Ces deux équipements solaires sont destinés à fournir de l’eau chaude pour la vaisselle et de rendre le bus autonome en électricité pour son éclairage (intérieur et aussi extérieur, avec des projecteurs à LED) et pour faire fonctionner un ordinateur ou recharger des accus.

Un parc éolien citoyen en Bretagne

A Béganne (Morbihan, sud-ouest de Redon) va se construire l’un des premiers parcs éoliens citoyens de France : 4 éoliennes de 2 MW qui produiront l’équivalent de la consommation d’électricité spécifique de 8 000 foyers (pour un de facteur de charge de 25% et 2,3 personnes par foyer en moyenne en France). Le capital social est détenu majoritairement par 700 particuliers.

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Le projet est porté et sera exploité par la société BégaWatts, une structure sociétaire très souple reposant sur les statuts de SAS (Société par Actions Simplifiée). Ses créateurs ont choisi un mode de prise de décision « démocratique » : un actionnaire = une voix , mais sans faire appel au statut coopératif (écarté pour l’instant par rapport aux plafonds de rémunération du capital).

Le projet total s’élève à 11,5 millions d’euros, dont 2,7 millions de fonds propres.

Les actionnaires sont répartis dans quatre collèges, parmi lesquels les citoyens apportent la majorité des fonds propres, à eux seuls 1,9 millions d’euros par l’intermédiaire de deux types d’investissements participatifs :

– pour 0,5 millions d’euros par la société Energie Partagée Investissement (EPI – http://energie-partagee.org/ )

– pour 1,4 millions par des particuliers réunis dans 53 clubs d’investisseurs réunissant chacun 5 à 20 personnes (dans ce cas un club = un actionnaire, représenté par son gérant). Ces clubs sont soit de statuts CIGALES (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire – http://www.cigales.asso.fr/), soit de type CIERC (Club d’Investisseurs dans les Energies Renouvelables Citoyennes, dont les statuts ont définis pour la première fois à cette occasion). Avec 700 apporteurs cela fait en moyenne 2 000 euros par personne. Les apporteurs sont en majorité des habitants proches du parc.

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Il existe des projets éoliens qui laissent une petite place à l’investissement local. Mais il n’existe actuellement aucun projet associant des centaines de riverains qui détiendraient la majorité du capital social. C’est en ce sens que le parc éolien citoyen de Béganne constitue un événement d’ampleur nationale.

Le projet de Béganne n’est pas seulement financier mais avant tout un projet de réappropriation de l’énergie, de pédagogie sur la production (ex. combien coûtent les énergies renouvelables, comment on construit un parc éolien) et sur les économies d’énergie, en incluant au delà des aspects techniques (isolation, équipements basse consommation) les aspects comportementaux de la consommation d’énergie (éteindre les lampes inutiles, fermer les portes, supprimer les veilles inutiles…). Pour ce faire, le parc éolien finance depuis deux ans un poste d’animateur sur l’efficacité énergétique (payé à terme par la vente d’électricité) à destination des écoles et des particuliers (en priorité les 700 actionnaires)

Finalement, le rassemblement des fonds propres n’aura pas été si difficile que ça. En revanche un autre risque de blocage apparaît aujourd’hui : suite aux remises en cause à répétition et aux incertitudes quant aux tarifs de rachat des énergies renouvelables en France, Triodos (*), la première des trois banques du pool bancaire constitué pour financer le projet, conditionne son soutien en attente des décisions à venir sur le sujet. Les travaux sont donc aussi reportés.

Coup dur lié au manque de visibilité et de garanties sur la politique de la France relative au soutien, ou non ?, aux énergies renouvelables.

Sources :

http://www.eolien-citoyen.fr/accueil-begawatts.html et interview de Michel Leclerc diffusée le 3 novembre dernier sur France Culture

http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-energie-partagee-implication-citoyenne-pour-la-transition-energetique-2012-11

( *) banque belge forte de plus vingt ans de financement des énergies renouvelables et citoyennes

Écohabiter, c’est quoi ?

Pourquoi écoconstruire ou écorénover ?

Rénover un logement ou en construire un neuf représente un gros investissement personnel et financier.

Faire les bons choix est donc primordial, non seulement pour nous, mais aussi pour la planète, pour ceux qui y vivront demain, pour rentabiliser l’investissement.
Il faut savoir que concevoir un logement à faible consommation est très avantageux :

Pour des raisons écologiques :

En évitant le recours aux énergies fossiles, émettrices de gaz à effet de serre et dont les prix vont exploser.

En restreignant fortement l’utilisation du chauffage électrique, pour les raisons suivantes :
– d’une part, on prétend qu’il émet peu de CO2, mais lors des pointes de consommation, il faut rallumer les centrales thermiques ou importer de l’énergie électrique issue de centrales au pétrole ou au charbon ;
– d’autre part, on laisse aux générations futures le problème des déchets nucléaires, dont certains sont radioactifs pendant des millions d’années.

En utilisant des matériaux sains et à faible empreinte écologique.

Pour des raisons financières :

Dans 20 ou 30 ans, quand vous aurez remboursé votre prêt et que le prix de l’énergie aura augmenté, votre logement écologique n’aura rien perdu de sa valeur, bien au contraire.

Aujourd’hui, en rénovation comme en construction, il est possible de mettre en œuvre des moyens simples pour réduire notre consommation d’énergie tout en améliorant notre confort de vie. Les règles principales sont les suivantes :

Rénover, construire et isoler avec des matériaux sains, durables et performants.

Comment faire :

D’abord atteindre de bonnes qualités thermiques dans son logement en se basant sur les principes du « bioclimatisme »: une meilleure réorganisation ou conception (bonne orientation, ouvertures au sud, compacité, inertie de matériaux lourds…) et avec les énergies renouvelables…

Pour en savoir plus voir l’article « Quelques repères »

Compléter avec un équipement peu consommateur (cf l’étiquette énergie de l’électroménager) en se limitant à ce qui est vraiment utile vade retro, la frime !

Ensuite adopter de bonnes habitudes quant aux usages qu’on fait des ouvertures, de l’éclairage, des appareils électroménagers ou informatiques etc.

NB :  L’énergie la moins chère -et la plus renouvelable- est celle que l’on ne consomme pas !

Maison autonome à Saint Saturnin du Bois

Cette maison à ossature bois a été construite par son propriétaire, qui l’a voulue autonome en électricité et en eau. Il a donc installé dans son jardin 3 éoliennes et 6 panneaux solaires photovoltaïques (pour son électricité) et il pompe son eau à une profondeur de 40 m.
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La production d’électricité

 Les éoliennes sont disposées en triangle pour un meilleur rendement. Théoriquement, un mât de 6 m de hauteur leur suffit en l’absence d’obstacle (ex: végétation). Mais, le propriétaire ayant souhaité conserver arbres et haies, la hauteur des mats a été augmentée jusqu’à 8 m.

Leur bruit est audible quand le vent est inférieur à 10-12 km/h. Au dessus de 12 km/h le bruit du vent couvre celui des éoliennes. Pour plus de sécurité, quand le vent dépasse la vitesse de 45 km/h, les éoliennes sont automatiquement arrêtées. Elles sont également stoppées quand les batteries sont déjà chargées au maximum. Lors d’une journée avec un vent de 40 km/h, les batteries mettent 10 h à se recharger complètement.

 Les 6 panneaux solaires photovoltaïques sont placés sur un même support de façon à faciliter l’orientation manuelle des panneaux qui ont tous la même inclinaison. L’opération d’orientation des panneaux se fait 3 fois dans la journée : le matin, le midi, et en fin d’après-midi, en suivant le soleil. Cette manipulation journalière permet un gain de production de 20-25 % .

 Chauffage bois et système de distribution de l’air chaud

Un poêle à bois de 13 kW est en position centrale dans la pièce principale, elle-même au centre de la maison. Sa consommation actuelle est de 8 à 10 stères mais il est envisagé de la réduire grâce à un système de récupération de chaleur au niveau de la terrasse Sud.

La chaleur produite dans la pièce principale est distribuée ainsi : la hauteur de plafond forme comme une hotte qui récupère la chaleur; une VMC (25 €, 20 W) l’envoie vers les autres pièces.

Ce système permet un réchauffage très rapide de ces pièces, pouvant atteindre 1 degré toutes les 3 minutes.

 Les éoliennes :

  • Puissance nominale : 750 W chacune (par vent de 45 km/h)
  • Tension  24 V. Poids : 18 kg chacune. Aucun entretien
  • Vitesses de vent : démarrage 5 km/h, arrêt 45 km/h
  • Rotors : 1,80 m de diamètre ;
  • Mâts de 8 m haubanés; diamètre : 70 mm

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Les panneaux photovoltaïques

Puissance : 6 × 150 W ; tension : 24 V ; Surface : 6 × 1,2 m²

L’installation et la régulation

  • 18 batteries solaires de 24 V (prévues pour supporter des décharges profondes) ; 100 Ah chacune.
  • Garantie : 25 ans
  • Réseau interne de la maison sous 230V en triphasé, grâce à 2 convertisseurs : 1er pour l’alimentation de la maison, 2ième pour l’alimentation de la pompe à eau (sinus modifié)
  • Arrêt automatique du système quand les batteries atteignent 21 V.
  • Autonomie (sans vent, sans soleil) : 3 à 6 jours

Appoint : groupe électrogène de 900 W

L’économie d’énergie a été privilégiée.

La maison est équipée en 230 V, avec un équipement électroménager classique : lave-vaisselle, 2 ordinateurs, 3 télévisions, éclairage… Cependant, le choix de ces appareils ne se fait pas au hasard : ce sont des classes A, voire même A+ .

Dans le même but d’économie, la maison bois en elle-même est conçue pour consommer le moins possible. Pour la lumière, elle possède 10 baies vitrée (5 sur la face Sud et 5 sur la face Nord) ce qui augmente l’éclairage naturel aux dépends de l’éclairage artificiel. De plus, les cloisons internes sont constituées de murs épais, augmentant l’inertie de la maison.

 Coût total des achats pour la maison et les installations de production électrique : 72 000 €, soit environ  61 000 € pour la maison et 11 000 € pour l’électricité ( éoliennes + capteurs PV + batteries et régulations ). Il faut y ajouter le travail de construction et de montage.

L’ensemble de l’installation de production d’électricité ayant été acheté et posé par le propriétaire, il n’a pas pu bénéficier de crédit d’impôt. Cependant, il estime un temps de retour de 6 à 7 ans.