Rss

Archives for :

Une belle victoire des ONG

Les banques se vantent de contribuer à la transition énergétique. Pourtant elles continuent à financer des projets d’extraction de charbon, pétrole, gaz de schiste etc. Comment les en dissuader ?

« Les grandes banques françaises ne lésinent pas sur les moyens pour gagner la confiance de leurs clients. A les écouter, elles ne participent pas seulement à la transition énergétique mais ont fait de la lutte contre les changements climatiques leur priorité » (3) déclarait Lucie Pinson, chargée de campagne Banques privées / Coface pour « Les Amis de la Terre » en février 2015. Mais elle ajoutait « les soutiens des banques au charbon suivent la même courbe que leur enthousiasme à se vanter de leur activité verte : ils ont clairement augmenté entre 2005 et 2013, de 212 % précisément ! »

Image7

C’est pourquoi Les Amis de la Terre se sont entendus avec Market Forces et Sunrise Project, deux ONG australiennes, pour lancer une campagne contre de grandes banques qui s’étaient inscrites au tour de table du financement d’une grande mine de charbon dite « Galilée » dans l’Est de l’Australie, pour la société Alpha Coal. Ces 3 ONG ont gagné, au moins en France : la Société Générale, le Crédit Agricole et BNP Paribas ont annoncé début avril qu’elles se retiraient de ce projet ! Le « risque réputationnel » les a rendues sages. Bien entendu ce n’est qu’une petite bataille dans la guerre à mener contre la poursuite de l’exploitation des ressources énergétiques fossiles.

Le GIEC nous a prévenus : pour conserver une chance sur deux de contenir la hausse des températures suns la barre des 2 ° C par rapport à la période préindustrielle, les émissions de CO2 ne doivent pas dépasser environ 1 milliard de tonnes d’ici à 2050 (*) . Or les réserves fossiles connues permettraient d’en émettre 3 fois plus. Non seulement il ne faut plus faire de recherche de pétrole, charbon, et autres hydrocarbures non-conventionnels puisque nous ne devrons pas y toucher, mais en plus il faut laisser sous terre les 2/3 des réserves déjà connues !

Dans la revue Nature du 8 janvier, deux chercheurs britanniques de l’University College de Londres ont publié une étude sur les conséquences de cette contrainte climatique. Leur objectif était de proposer une répartition des restrictions qui optimise -sur le plan économique- l’utilisation des ressources fossiles encore « autorisées ». Résultats : il faut laisser sous terre 35 % des réserves de pétrole, 52 % des réserves de gaz, et 88 % des réserves de charbon.

Comme le renoncement au projet de mine de charbon de Galilée en Australie est loin de correspondre à un tel niveau d’exigence, il y a de bonnes raisons de continuer à menacer les banques de mauvaise réputation en raison de leurs contributions au dérèglement climatique. (**)

Mais comment un particulier peut-il identifier les banques dont il faut se retirer pour peser sur elles ? Elles n’affichent pas leurs crédits aux entreprises du carbone fossile ! C’est pour surmonter ce manque de transparence que Les Amis de la Terre ont publié un guide à l’usage des épargnants : « Comment choisir ma banque »

http://www.amisdelaterre.org/climat-comment-choisir-ma-banque.html D’autres acteurs de la lutte contre le dérèglement climatique invitent les fonds de pension, les collectivités territoriales, les diverses institutions qui ont des niveaux d’épargne significatifs, à retirer leurs fonds des entreprises du carbone fossile. Chacun peut relayer cet appel à sa mairie ou à sa caisse de retraite par exemple.

Le Conseil de Paris a d’ailleurs pris une délibération en faveur du désinvestissement dans ces entreprises. Paris dispose déjà d’une caisse de retraite par capitalisation pour ses anciens conseillers, qui bien sûr est visée par cette délibération. Et d’une manière générale, il en est des villes comme des particuliers : elles ont en banque des comptes courants et des fonds de réserve. Toutes nos Collectivités territoriales ont donc un levier à leur disposition pour se retirer du financement des entreprises du carbone fossile.

D’autres institutions en disposent elles aussi. C’est ainsi qu’une association des anciens élèves de la célèbre Université d’Oxford lui ont demandé de retirer leur épargne de ce secteur économique « climaticide ».

Le mouvement est enclenché. Relayons-le !

(*) Compte tenu de ce qui a déjà été émis, il ne reste que moins de 600 millions de T de CO2 d’émissions « autorisées »

(**) D’autant plus que les banques françaises n’ont renoncé qu’à la mine de Galilée. Selon BastaMag elles demeurent impliquées dans d’autres projets de la même Cie Alpha Coal : « Dans l’État de Victoria, elles sont en première ligne pour renflouer des centrales à charbon extrêmement polluantes et controversées, appartenant à GDF Suez.   BNP Paribas et la SocGen figurent aussi parmi les soutiens de la mine de charbon de Maules Creek, dans l’État de Nouvelle Galles du Sud. Ce projet vise lui aussi a exporter des millions de tonnes de charbon. »

Sources

Pressées par les ONG trois banques françaises se sont retirées d’un projet minier , article paru dans Le Monde du 10 avril 2015

Les Maires doivent s’engager contre les combustibles fossiles, article paru dans Le Monde du 31 mars 2015

Des réserves fossiles rationnées pour éviter le surchauffe, article paru dans Le Monde du 9 janvier 2015

L’Atelier du Soleil et du Vent

Inspirée par des inventeurs tels que Hugh Piggott, concepteur de l’éolienne du même nom, ou Wolfgang Sheffler et son réflecteur solaire, l’association L’Atelier du soleil et du vent propose depuis 2012 d’assister les particuliers comme les professionnels qui aspirent à être acteurs de leur quotidien, pour maitriser leur consommation d’énergie et produire leur énergie d’origine renouvelables.Image4

Nous sommes une structure participative et collaborative. Fondée par Florent Dupont, ingénieur en thermique et en énergies renouvelables formé à l’ENSMA de Poitiers et à l’EUREC en Allemagne, l’équipe est aujourd’hui constituée de gens de profils différents et complémentaires qui donnent toute sa dynamique au groupe pour sans cesse chercher à progresser et à innover.

Le maître mot de notre association est le partage. « Partage » des idées lors de soirées d’échange, « partage » de connaissances lors de consultations sur site ou à domicile, « partage » de savoir-faire lors de stages et de formations… Que vous souhaitiez construire un simple four à pain terre-paille ou installer un système d’électricité renouvelable en autonomie partielle ou totale dans votre maison, nous sommes là pour vous aider.Image6

Spécialisés dans l’accompagnement à l’auto-réhabilitation et à l’auto-construction de projets énergétiques, nous pouvons suivre votre démarche dès ses prémisses par l’étude des possibilités et de sa faisabilité, jusqu’à la mise en place de votre système. Notre objectif est que chacun puisse se réapproprier l’énergie, sa consommation et son renouvellement en rendant les savoirs accessibles aux différents publics.

Ainsi, nous espérons toucher les agriculteurs indépendants via les serres bioclimatiques, le biogaz à petite échelle, les technologies solaires (séchage, conservation, chauffage et chauffe-eau, cuisson…) ; mais aussi les particuliers qui entreprennent la rénovation de leur habitat (auto-réhabilitation, mise en œuvre de l’isolation, production d’électricité renouvelable, poêle de masse type « rocket stove, chauffe-eau solaire, etc), ou veulent s’installer en habitat léger (chauffage, production d’eau chaude solaire, autonomie électrique).   Depuis peu nous travaillons également en partenariat avec le fabricant de yourte La Frenaie, en Marais poitevin.Image5

Les formations se déroulent dans nos locaux de Lusignan, près de Poitiers, aux dates indiquées sur notre site web et concernent des thématiques diverses et variées qui permettent petit à petit d’aménager son espace par soi-même, avec la collaboration des uns et des autres si nécessaire. Ces journées sont un moyen d’acquérir des connaissances mais aussi – pourquoi pas – de se créer un réseau d’entraide autour de l’association et du tissu social de la région.

Aux personnes ne désirant pas s’investir « physiquement » dans leur projet, l’Atelier du soleil et du vent vend également du matériel, des matériaux et des systèmes construits lors des stages ou dans le cadre de son activité quotidienne.

L’Atelier du soleil et du vent est un organisme de formation reconnu, qui est notamment lauréat du prix de la Mutation sociale, écologique et solidaire du Trophée Poitou-Charentes Croissance Verte – Innovation.

Pour plus d’informations

Visitez notre site internet : atelierdusoleiletduvent.org

Ou contactez-nous au 09 50 86 32 89 ou au 07 81 11 71 98

Défi énergies 17 a rencontré L’Atelier du soleil et du vent

Fin 2014, Défi énergies 17 a proposé de céder à L’Atelier du soleil et du vent son éolienne Aérowatt (récupérée auprès de l’association Phares et balises, il y 20 ans) ainsi qu’un capteur solaire thermique, reliquat du démantèlement de l’ancienne installation rochefortaise sur l’école des fourriers.

En février, une délégation de l’association poitevine a profité de l’occasion pour nous rencontrer chez Jean-Paul Blugeon (à la Maison du Soleil, à Rochefort). Cette réunion bon enfant, autour d’un repas (bio), a permis aux deux associations de mieux se connaître et de confronter ses expériences !

Qu’est-ce qui passe dans leur tête ?

Si vous n’avez pas encore défilé pancarte en main ou en distribuant des tracts pour une cause collective quelconque, vous croyez que ceux qui le font n’ont qu’une pensée simple, trop simple, celle de leurs slogans. Détrompez-vous, il s’en passe des tempêtes sous les casquettes des « défilants » ! Tenez, en voici un exemple…

 Image2

Nous sommes le 25 avril 2015. Je me dépêche de rejoindre la manifestation « ni nucléaire ni effet de serre » à laquelle Défi Énergies a appelé. L’occasion, c’est le 29ème anniversaire de la cata de Tchernobyl (26 avril 1986) « dont tout le monde se souvient comme si c’était hier » titrait TV 5 Monde en 2011. J’ai vu ça hier, en effectuant quelques recherches sur Internet.

Du coup j’ai découvert que la journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, qui se déroule le dernier dimanche d’avril pour rendre hommage à leur sacrifice, coïncide cette année avec cet autre 26 avril, tout aussi tragique, celui de 1986 où le réacteur N° 4 de la centrale atomique de Tchernobyl explose, libérant pendant 10 jours des nuages radioactifs qui contaminent toute l’Europe.

Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle : le sacrifice des déportés peut être rapproché de celui des « liquidateurs » de Tchernobyl, tout aussi sacrifiés. Et aujourd’hui samedi 25 avril 2015 après midi, une manifestation est organisée par plusieurs associations à la Rochelle comme chaque année en avril en mémoire de Tchernobyl.

Après m’être garé près du Technoforum à la Rochelle, je pars vers le Vieux Port, vêtu en homme-sandwich, où les panneaux avant et arrière prônent sobriété, économie, efficacité énergétique , l’arrêt du nucléaire, la réduction des énergies fossiles, des gaz à effet de serre et le développement des énergies renouvelables. La météo est avec nous.

En longeant l’Encan, je me réjouis, droit devant, une sono où un homme semble haranguer la foule. Craignant un retard éventuel, je consulte ma montre en accélérant le pas pour découvrir, que ce n’est pas Tchernobyl qui est célébré mais une manifestation sportive entre le Bassin à Flot et celui des Chalutiers.

Je poursuis mon chemin et, sur le quai du Carénage je dépasse un groupe de jeunes dont 2 essaient de décrypter mes panneaux sandwichs. Je m’arrête en leur demandant s’ils ont une idée du lien qui pourrait être fait entre « Non au nucléaire » et ce 25 avril. Tous restent dubitatifs. J’évoque alors les 29 ans de Tchernobyl et deux ou trois acquiescent « Ah Oui, Tchernobyl-Fukushima… ». L’un déplore même que je sois tout seul. Je leur propose donc de m’accompagner pour faire nombre, en offrant mon second panneau-sandwich. Ils déclinent poliment mais souhaitent me faire un « selfie » au milieu de leur groupe, pour le mettre sur un compte Facebook !

Plus loin, Quai Duperré, les terrasses sont bondées, les nombreux piétons déambulent le long du Vieux Port sans prêter beaucoup d’attention à mes amis militants en train de dérouler et hisser quelques banderoles au bout du Cours des Dames. Trois clowns essaient de capter l’attention des passants devant l’Amiral Duperré mais peu s’arrêtent et ce sont plus les militants qui font cercle face aux artistes.

Nanti d’une brouette-à-documentation, je tente de distribuer quelques dépliants, sur le quai avec 1 ou 2 militants qui tentent leur chance avec tracts et ballons antinucléaires. Ces dépliants de l’ADEME expliquent comment faire la transition énergétique et permettre de se passer de la production maudite autant que des combustibles fossiles.

J’ai pu avoir deux ou trois conversations intéressantes avec des passants, par exemple sur le chauffage au bois avec des gens qui en ont le projet (dont l’un auprès d’un couple qui fait construire à Salles d’Angles.)

Une déambulation aller-retour jusqu’au quai du Carénage, avec photo souvenir, a permis de nous compter (45 personnes) mais n’a pas été plus favorable à faire de la pédagogie.

Nous avons pu bénéficier de quelques encouragements, mêlés à certaines provocations du genre : « Moi je suis pour le nucléaire et les OGM ». Comment cinquante courageux peuvent-ils amener débat et réflexion auprès de milliers de passants profitant pleinement d’un bel après midi de printemps ? Cette absence d’engagement politique, associatif, …signifie-t-il un individualisme que rien ne vient entamer ?

Je n’ai pas aperçu le moindre média ce 25 avril alors que ce sont eux qui devraient être les vecteurs, les relais de l’information permettant réflexion et prise en compte de « l’autre » dans l’intérêt général de tous. Ah si, France Bleu était là, du côté des animations sportive, c’était plus près de leurs bureaux…Image3

Je me souviens que le 26 avril 1986 et dans les jours suivants, c’est moins cette catastrophe nucléaire que le mensonge des autorités qui m’avait le plus marqué. Le sacrifice des déportés est commémoré, le sacrifice des « liquidateurs » de Tchernobyl est oublié quand il n’est pas nié.

Quant au climat et à la façon d’éviter qu’il dérape, on en parle de plus en plus, tandis que les émissions de gaz à effet de serre augmentent, augmentent …

Nos gouvernants et les lobbys doivent être pleinement satisfaits en constatant que leurs « sujets », tels les autruches, essayent de ne pas trop penser à ce qui nous menace gravement et qui pourrait être tellement évitable !

Propos recueillis auprès de Luc Dazy

Ne soyons pas monomaniaques !

Le 25 avril était une journée nationale de manifestation lancée par le réseau Sortir du Nucléaire (SDN). Nous y étions, mais avec une spécificité rochelaise.

Image1

Cela fait plusieurs années que Défi Énergies 17 demande à SDN d’élargir les thèmes de ses manifestations en y ajoutant explicitement la lutte contre le dérèglement climatique, au même niveau d’importance. En effet, les tergiversations durent depuis plus de 20 ans dans les négociations internationales sur le climat . Chaque conférence internationale accouche d’une souris. Ce temps perdu sera très difficile à rattraper. C’est donc une exigence de plus en plus urgente. D’autant que, si les nouveaux accords de libéralisation du commerce en cours de négociation sont adoptés, ils vont encore ajouter des obstacles à l’élaboration d’un accord efficace pour le climat à la conférence de Paris en décembre prochain.

Faute d’obtenir une inflexion de SDN dans ce sens, nous avons pu l’obtenir localement de nos partenaires de lutte antinucléaire, comme en témoignent notre banderole commune (photo ci-dessus) et notre tract commun.

C’est ainsi que depuis deux ans, à La Rochelle, notre slogan est devenu NI NUCLÉAIRE NI EFFET DE SERRE, ENTRONS ENFIN EN TRANSITION. Nous marchons enfin « sur 2 jambes ».

Lettre d’infos n°50

Découvrez la lettre d’infos n°50 en cliquant ICI

Vous pourrez entre autres y lire :

  • Actions périscolaires de DE17 => présentation des actions pédagogiques de l’association
  • Qu’est qui passe dans leur tête => récit d’une manifestation à La Rochelle
  • Charbon contre nucléaire => La « solution » allemande, du CO2 mais pas que…
  • Découplage entre consommation d’énergie et croissance => eh non, consommer moins d’énergie ne fera pas chuter le PIB, encore un argument qui tombe à l’eau…

DE17 Infos n° 50 – juin 2015